Comment diminuer ses charges sociales et augmenter sa rémunération quand on est micro-entrepreneur (auto-entrepreneur) ?

par 10 Oct 2019

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Temps de lecture : 4 minutes

En tant que micro-entrepreneur, vos cotisations sociales sont calculées sur votre chiffre d’affaires et non sur votre rémunération.  Si votre chiffre d’affaires augmente, elles risquent d’augmenter plus vite que votre rémunération. Que faire pour éviter que le montant de vos charges sociales de micro-entrepreneur ne dérape ?

Les charges sociales de la micro-entreprise, c’est simple, mais ça peut coûter cher

Le montant des charges sociales dans une micro entreprise se calcule simplement :

  • 12,8% du chiffre d’affaires encaissé pour les commerçants,
  • 22% du chiffre d’affaires encaissé pour les prestataires de services et professions libérales.

Si vous bénéficiez de l’ACRE (Aide à la Création et Reprise d’Entreprise), le taux de vos charges sociales est progressif pendant 3 ans :

  • Prestataires de services : 5,5% la première année, puis 11% en année 2, 16,5% en année 3 et 22% les années suivantes. 
  • Commerçants : 3,2% la première année, puis  6,4% en année 2, 9,8% en année 3 et 12,8% les années suivantes.

Où est le piège ?

Dans les SARL, EURL, EIRL, le taux de cotisation pour les gérants “majoritaires” est de 45% du salaire net en moyenne. Pour les dirigeants “assimilés salariés”, le taux passe à 80% du salaire net.

Les taux utilisé pour le calcul des charges sociales est donc beaucoup plus faible pour les micro-entrepreneurs, mais la base de calcul n’est pas la même :

  • Chez les micro-entrepreneurs, le taux de cotisations sociales de 12,8% ou 22 % est appliqué au chiffre d’affaires.

  • Chez les gérants et entrepreneurs,  le taux de 45% est appliqué à la rémunération nette.

Et ça change tout ! 

Puisque le chiffre d’affaires est en général très supérieur au salaire net.

Exemple comparatif Micro-entrepreneur vs Gérant :

Jeremy est coach et formateur.

Il facture 70.000 € par an à ses clients.

Il a besoin de 2.000 € par mois pour vivre.

 

S’il est Micro-entrepreneur, il va devoir verser :

22% de cotisations sociales directement calculées sur son chiffre d’affaires de 70.000 €.

Soit : 15.400 € (22% x 70.000)

 

S’il est gérant d’EURL ou EIRL (à l’IS), il va devoir verser :

45% de cotisations sur son salaire de 24.000 € (12 x 2.000 €). 

Soit 10.800 € (45% x 24.000)

 

En tant que gérant, Jérémy paye donc moins de cotisations sociales sur son salaire, qu’en micro-entrepreneur.

Le statut de micro-entrepreneur lui coûte donc 4.600 € de charges en plus (+42%).

Comment limiter le montant de ses charges sociales de micro-entrepreneur ?

Pour éviter un dérapage de ses charges sociales, le micro-entrepreneur à plusieurs solutions :

1. Limiter le montant de son chiffre d’affaires

  • en facturant ses clients en passant par une société de portage,


  • en facturant ses clients à partir d’une société dans laquelle il capitalise ses bénéfices,

     

  • en décalant des encaissements ou des facturations sur la période de déclaration suivante.

2. Transformer sa micro-entreprise en société

Pour payer des cotisations sociales sur sa rémunération et non sur son chiffre d’affaires, le micro-entrepreneur peut avoir intérêt à transformer la forme de son entreprise en EIRL, ou à créer une EURL ou SASU.

 

En fonction de son âge, de son parcours professionnel et de ses priorités, il pourra choisir de créer :

  • une EIRL, s’il privilégie la simplicité et qu’il débute sa carrière (moins de 30 ans),

     

  • une EURL, s’il veut rassurer ses partenaires avec un « capital social »,

     

  • une SASU, s’il a un parcours de salarié derrière lui (de plus de 15 ans) et qu’il a intérêt à cotiser aux mêmes caisses de retraite.

Comment choisir sans se tromper ?

Pour sortir du régime de la micro-entreprise, chaque cas est particulier. 

En fonction de l’âge, en fonction du parcours, en fonction des priorités, la balance peut pencher vers un statut ou un autre. Et les conséquences financières peuvent facilement dépasser les 10.000 € sur une seule année.

Pour choisir en toute connaissance de cause, l’idéal est de se faire accompagner.

Les experts-comptables se concentrent généralement sur leur cible de prédilection : les PME. Ils ont rarement une offre structurée pour accompagner les micro-entrepreneurs dans leur développement.

Les avocats sont en porte-à-faux en étant juges et parties : leur intérêt pouvant pencher vers la création d’une SASU ou une EURL, qui nécessite la rédaction de statuts qu’ils vous factureront. Alors que l’option EIRL ou le maintien du statut de micro-entreprise ne leur fera rien gagner. 

C’est pour cette raison que USTON a créé une offre structurée de coaching personnalisé spécialement conçue pour aider les micro entrepreneurs à payer moins d’impôts et de charges sociales.

    La micro-entreprise est un statut très avantageux pour bon nombre d’entrepreneurs, à condition d’éviter ses 3 pièges fiscaux !

    Commentaires
    Bonjour, je suis Xavier de Labarrière

    Bonjour, je suis Xavier de Labarrière

    Je suis expert-comptable et le fondateur de Uston. En plus de ce blog, je partage dans ma liste privée les meilleurs pratiques financières que j’ai pu tester et approuver, auprès des 3 000 entrepreneurs que j’ai accompagnés pendant 20 ans.